La fin d’année scolaire ? Pas si cool que ça pour les enfants…
C’est la fin de l’année scolaire ! Vive les vacances ! Enfin presque…
Malheureusement pas tous les enfants se réjouissent de quitter l’école. C’est une grosse rupture sociale et affective qui peut engendrer de la tristesse et de l’anxiété.
Dernière ligne droite avant les grandes vacances d’été ! Le mois de juin est en général surchargé pour bien des élèves. Entre les examens, les préparations des spectacles de l’école et ceux des activités extrascolaires, ce moment représente un imbroglio d’émotions intenses.
En effet, vos enfants se doivent d’être heureux de vivre la fin de l’année scolaire, alors que bien souvent, cela peut engendrer diverses émotions telles que l’anxiété, la tristesse, la confusion et même la colère chez les enfants, en particulier s’ils sont attachés à leurs enseignants, à leurs camarades de classe ou à l’environnement scolaire.
Partir en vacances est synonyme de séparation. Et les mécanismes de la séparation sont parfois compliqués à gérer. Se séparer de ceux qu’on aime, de ceux avec lesquels on a partagé toute une année scolaire est un déchirement. Toutes les routines mises en place par les parents tout au long de l’année scolaire disparaissent, ainsi que celles mises en place par chaque enfant dans le quotidien de leur vie sociale et affective en dehors de la maison. Tous les jours, votre enfant, en arrivant à l’école retrouve ses ami-es, partage, se confronte, se dispute, se réconcilie, se confie sur des sujets dont ils ne vous parleront pas forcément. C’est leur jardin secret qu’on leur demande de mettre en pause le temps des grandes vacances. Il y a même certaines de leurs relations qui vont tout simplement disparaître. Ils n’auront plus les mêmes enseignants, et leurs camarades ne seront plus dans la même classe, voire plus dans la même école.
Les vacances arrivent et vos enfants sont stressés
À l’école primaire, les enseignant-es préparent les enfants à ce moment de séparation. Pour favoriser la transition, de nombreuses écoles primaires organisent des événements pour permettre aux enfants de bien vivre les changements à venir l’année suivante (ex. : Visite de la nouvelle classe, présentation de la nouvelle enseignante, etc.).
Le problème, c’est qu’au cycle ou au collège, ces rituels n’existent plus. Pourtant, même s’ils sont préados ou ados, vos enfants éprouvent toujours ce mélange d’émotions qui peut-être encore plus compliqué à détecter.
S’ajoute à ce stress celui de la vie de famille qui s’organise différemment l’été. Camps de vacances ou séjour chez les grands-parents, ou ailleurs. Organisation différente des vacances par chacun des parents lorsqu’ils sont séparés. Nouveaux cours pour les tenir occupés, nouveau groupe social, nouveaux liens éphémères… Vos enfants deviennent les champions du monde de l’adaptabilité !
Vos enfants sont stressés par la rupture de ces liens affectifs, qui devient alors une source d’angoisse qu’ils ne comprennent pas forcément. Ils vont avoir du mal à distinguer toutes les émotions qui les traversent et n’auront peut-être pas les mots pour les exprimer. Il va falloir les aider.
Comment calmer leurs inquiétudes ?
Toutes ces sources de stress peuvent amener des symptômes plus ou moins évidents, selon l’écoute que l’on en fait. Parce qu’il est difficile pour les enfants de mettre en mots ce qu’ils vivent, ils réagissent au stress de différentes façons.
Certains symptômes en lien avec leur anxiété doivent vous alerter :
Des états émotionnels qui surgissent en vracs (pleurs sans raison, colère, excitation excessive, difficultés à s’endormir, cauchemars à répétition…), maux de ventre systématique avant d’aller à l’école, tristesse en revenant de l’école, isolement.
Quoi qu’il en soit, il faut en parler avec eux dès le début juin, afin de les préparer à ce changement quelque peu radical.
Pour les plus petits :
- Il faut les aider à verbaliser en leur posant des questions dès que vous les voyez triste ou anxieux.
- Aidez-les à exprimer leurs peurs, nommez leurs inquiétudes et dites-leur qu’elles sont légitimes.
- Rassurez-les sur les liens amicaux qui reprendront dès la rentrée prochaine.
- Soyez plus présent à certains moments clés, comme le soir au coucher, ou quand vous les récupérez à l’école. Pas besoin de passer 1h de temps avec eux. Même si vous ne leur consacrez qu’1/4 d’heure, faites-le complètement.
- Projetez-le dans les vacances qui viennent en détaillent quelques moments que vous allez pouvoir partager avec eux et qui vous font vraiment plaisir.
Pour les ados, c’est un peu plus compliqué. L’objectif est qu’ils ne s’enferment pas dans le mutisme. Il va falloir leur parler de vous pour qu’ils parlent d’eux.
- Comment avez-vous vécu ces moments de fin d’année ? Ces ruptures avec vos potes ? Ces vacances en famille ?
- Expliquez-leur ce que vous avez redouté, détesté, adoré… Ce que vous aimeriez, du coup, leur permettre de vivre.
- Et puis demandez leur ce qu’ils voudraient (on parle toujours au conditionnel avec des ados !). Nuancez leurs demandes avec votre actualité professionnelle et financière, ce qui est possible, ce qui ne l’est pas.
- Chercher avec eux les compromis envisageables. Ils auront envie de beaucoup (vraiment beaucoup !) de liberté. Mettez en place les conditions pour que chacun y trouve son compte.
- Si vous partez en vacances, expliquez-leur que ce sont vos vacances à vous aussi ! Vous en avez peu dans l’année et il faut que tout le monde puisse en profiter vraiment. Vous allez devoir négocier : le temps d’écran, les sorties, les repas, l’argent… Je sais, c’est épuisant !