Quels outils pour aider vos enfants dans votre "nouvelle" famille
La première question que je pose aux enfants est :
« comment appelez-vous les enfants de la nouvelle compagne ou nouveau compagnon de votre parent ? »
En fonction du temps que passe la fratrie avec cette nouvelle famille, des affinités, des tensions, de la façon dont le 1er couple parental s’est séparé, les enfants vont leur attribuer des noms différents. Ça va de « mon demi-frère, ma demi-sœur », en passant juste par leur prénom, à « les enfants de l’autre ! ».
Ça se complique encore quand le nouveau couple qui a chacun des enfants d’une première union, décide d’en faire un autre ensemble.
Chaque fratrie va devoir se trouver une place et chaque individu va devoir se différencier du lot. Les aînés peuvent devenir les cadets et les benjamins les aînés du bébé à venir. La perte du rang et l’intégration dans la nouvelle configuration fraternel et familiale peut être très mal vécue, voire rejetée.
Cependant, il est intéressant de constater que les liens fraternels construis dans la fratrie d’origine restent souvent ceux de références pour les enfants de cette dernière. Ce qui est compliqué pour les enfants, c’est qu’ils vivent régulièrement une fratrie à géométrie variable.
Si chacun des parents à « refait » sa vie avec une personne ayant elle aussi des enfants, les 2 fratries se percutent et s’éloignent à chaque passage des gardes alternées. Ils côtoient également le nouveau bébé une fois sur 2. Ce sont des fratries élastiques, en perpétuelle adaptation, devant composer et ne pas se perdre quand ils passent d’un parent à l’autre.
Créer des moments privilégiés avec chacun de ses propres enfants
Certains enfants m’ont dit qu’il se sentait transparent, qu’il ne comptait plus. En effet, chaque changement dans une dynamique familiale demande adaptation. Les seuls à devoir faire l’exercice plusieurs fois par semaine ou par mois, sont les enfants. Quand il y a séparation, chaque parent doit « digérer » la fin du couple, la fin de la parentalité quotidienne et commune, la fin de cette famille-là.
Si les parents reconstituent un nouveau couple chacun de leur côté, ils deviennent alors « beaux-parents » pour les enfants de l’autre. Et on sait qu’il n’y a rien de plus difficile que de tenir ce rôle. Je vous renvois à mon article «Aimer les enfants de l’autre ».
Le piège à éviter est de croire que parce qu’on aime son nouveau compagnon ou sa nouvelle compagne, ses enfants vont nous aimer, nos enfants vont l’aimer et les enfants entre eux vont s’aimer. Malheureusement ça ne marche pas comme ça.
Chacun des enfants va se sentir dépossédé de son lien privilégié avec son parent. Il va alors développer une compensation dans le lien fraternel, plus rassurant puisque permanant. A cet endroit, vont s’échanger des secrets, du soutien, des échanges qui existeront où que la fratrie soit.
D’un autre côté, vos enfants vont aussi devoir s’adapter à cet autre que vous amenez dans leur vie et ses enfants que vous leur demandez de côtoyer et « d’aimer » sans réelles conditions. Il se peut que vos enfants ne soient pas d’accord. Car ils vont lutter pour que vous les aimiez en premier. Ils ne seront pas obligatoirement prêts à vivre avec des « étrangers » qui seront au même « niveau » qu’eux dans la hiérarchie familiale.
Pour compenser ces pertes, je vous invite à créer des moments privilégiés avec chacun de vos enfants, ainsi qu’entre vous et eux uniquement, et cela régulièrement. Ça vous permettra de pouvoir les laisser vous parler librement de ce qui les inquiètent, de ce qu’ils veulent vivre, faire avec cette nouvelle famille, de ce qui leur ferait plaisir.
Une thérapie familiale pour faire circuler la parole
Il est parfois utile, même si vous avez l’impression que tout va bien, qu’une tierce personne vous aide à faire circuler la parole entre tous. Vous aide à mettre au clair certains points d’achoppement. Vous propose des outils pratiques pour désamorcer certaines tensions.