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Quand notre cerveau tombe amoureux

« tomber amoureux – se » est un état induit par l’activité chimique de notre cerveau. Quand on tombe amoureux – se, on est amoureux de l’autre, mais également de l’image que l’autre nous renvoie de nous-même. Dans ses yeux, je deviens la femme ou l’homme le plus intéressant, beau, intelligent, important, etc. …, du monde. Même quand je me trouve moche le matin au saut du lit, dans ses yeux je suis la plus belle. Je deviens quelqu’un que je ne suis avec personne d’autre.

Il y plusieurs façons de amoureux – se :

  • Le coup de foudre: qui peut ressembler à un état de de confusion mentale totale, tant les hormones délivrées par le cerveau dans ce moment-là sont puissantes. Des flots, d’endorphines (hormones qui réduisent la douleur), de dopamine (en lien avec le plaisir et le circuit de la récompense), la sérotonine (régulation de l’humeur), l’ocytocine (qui joue un rôle dans le lien d’attachement), la noradrénaline (qui permet de réagir face à un danger), etc. … Ce cocktail émotionnel vous fait « planer », vous empêche de dormir et/ou de manger, vous provoque une addiction instantanée à l’autre avec lequel vous voulez rester en contact en permanence.
  • L’amitié qui se transforme: on se rend compte un jour que c’est plus que de l’amitié, qu’on a envie physiquement de cette personne, bref, qu’en fait on est amoureux – se. On éprouve graduellement le manque de l’autre (notre cerveau a mis en route le circuit de la récompense).

Il y a les amoureux de l’amour. En fait ces personnes n’aiment pas l’autre, mais l’état dans lequel elles sont quand elles sont amoureuses.  Elles tombent amoureuses à répétition, mais ne restent jamais avec personne. Généralement leurs amitiés sont compliquées car l’état émotionnel qu’elles provoquent ne sont pas assez fortes.

Il y a les amoureux d’une seule personne. Ce sont des gens qui n’auront qu’1 ou 2 amours dans toute leur vie. Ils auront peu de relations amoureuses, mais seront chaque fois avec une fidélité et un engagement total.

Certains gardent une distance avec leur relation amoureuse. Ils préservent une indépendance et redoute d’être envahie par l’autre. Ils vont cloisonner.

La séparation, mauvais moment pour certains, devient pour d’autres une perte d’une partie de soi. Un déchirement durable et insurmontable.

Dans la relation amoureuse, comme dans toutes les interactions avec les autres, la partie psychique est au centre de tout, mais la partie biologique est également engagée.

En effet, nous ne sommes pas tous pareil.  Nos capacités neuronales à faire face à un évènement ne sont pas égales chez chaque être humain. Les centres qui, dans le cerveau, organisent ces états d’émotion sont le lobe limbique (cerveau « ancien » qui est le berceau de nos émotions) et l’hypothalamus qui joue un rôle fondamental dans la mémorisation.

Plus une personne possède de « mémoire », plus elle a des chances de vivre ses émotions « heureuses » comme « douloureuses » aussi intensément que la première fois.

Quelle partie de moi disparait quand l’autre me quitte ?

Le comportement amoureux se scinde en 2 phases : la période d’attirance et la période de l’attachement.

La période de l’attirance est caractérisée par la puissance de l’énergie déployée, correspondant à une phase d’exploration, de désinhibition, d’enrichissement des besoins phantasmatiques, d’anticipation et de projection sur le bonheur futur. C’est une période où on ose tout, où on ne se reconnait pas. Tout cela correspond à une activité répétitive du système du plaisir.

La période de l’attachement engage une grande partie psychique dans le lien que l’on « tricote » avec l’autre. Ce lien enclenche de réelles dépendances à l’autre.

Au plus la personne a des besoins non gérés, au plus le lien d’attachement sera construit à travers des manques. Et comme toutes les addictions, au plus le manque est fort, au plus la dépendance est forte.

Au plus on est rempli de l’autre, plus sa disparition laisse un vide en soi, sans ancrage, ni repère.

Si vous remettez dans les mains de l’autre toutes vos attentes et espérez qu’il ou elle y réponde inconditionnellement (logique puisqu’il/elle vous aime), alors la séparation sera vécue comme une « petite mort ».

Et ce n’est pas une vue de l’esprit ! Ce qui est ressenti à ce moment-là est véritablement une « partie » de soi qui disparait avec l’autre.

Les questions que vous pouvez vous poser lorsque que vous êtes quitté-e, sont :

  • Qu’est-ce qui n’existe plus de moi depuis que l’autre est parti-e ?
  • Qu’est-ce que je ne peux absolument pas faire sans l’autre ?
  • Qu’elle partie de moi je déteste maintenant ?
Réapprendre à aimer implique que l’on à réappris à s’aimer. Que l’on a moins besoin que l’autre comble tous nos manques car on les a en partie identifiés.

Pour cela il faut passer par une vraie phase de « rééducation » au plaisir.

Au plaisir pour soi, à la valeur qu’on s’accorde, à la confiance dans ces capacités et compétences. Il faut également réussir à se convaincre que l’on n’a pas donné pour « rien ». Le sentiment de trahison est souvent très fort lors des ruptures. Il faut alors comprendre ce qui a été « trahit ».