Et si pour une fois vous pensiez à vous et rien qu’à vous ?
La fin de l’année est un moment de course effrénée. Entre ce que l’on exige de vous au travail pour que tout soit terminé avant le 31 décembre, l’organisation et/ou la participation au pot ou repas professionnel pour marquer le coup, la préparation des fêtes familiales, et ce que vous avez réellement envie de vivre ou de faire, il y a toujours un gros décalage.
Le mois de décembre est synonyme de joie ou de détestation, quoi qu’il en soit, il nous oblige tous à faire ce qu’en général on n’a pas trop envie de faire.
La météo y est aussi pour quelque chose
C’est le moment de l’année où les jours sont les plus courts. La température est hivernale, le temps est souvent gris et pluvieux. Les études ont prouvé que la privation de lumière, le manque de vitamine D, provoquent chez beaucoup de personnes un état dépressif. C’est la période où le taux de suicide est le plus élevé dans les pays industrialisés.
Le mot d’ordre est : soyez heureux
On est bombardé de téléfilms de Noël dégoulinants d’amour et de happy end. Tous les médias vous incitent à acheter, mais aussi à donner aux autres, à faire preuve de générosité. C’est la période du Téléthon, des restos du Cœur et de tous les organismes qui vous disent que vous devez faire un don, même si vous ne savez pas vraiment comment sera utilisé votre argent.
On vous culpabilise de vivre une émotion qu’on vous a obligé à avoir
Le discours est paradoxal. On vous oblige à imaginer ce moment comme quelque chose où tout doit être douillet et beau, où vous devez partager uniquement des moments de joies et de bonheur intenses et en même temps…On vous explique que ressentir tout cela et le garder pour soit c’est égoïste. Que l’égoïsme est une chose très mal vue en société, en famille, au travail, partout quoi. Alors que faire ?
Être égoïste pour mieux aimer les autres
Et oui ! comment voulez-vous être tourné-e vers les autres si vous ne pensez pas à vous ? Comment rendre les autres heureux si vous ne savez pas fabriquer votre propre bonheur ? Comment se sentir utile si vous ne valorisez jamais vos compétences et qualités ? Comment apprécier les autres si vous avez une mauvaise opinion de vous-même ?
C’est ce que j’expliquais il y a peu de temps à une maman qui me disait toute son angoisse à ne pas être à la hauteur pour son Noël en famille. Mais à quelle hauteur exactement ? 😊 Jusqu’où doit-elle briller ? et pour qui ? et pourquoi ? et surtout, comment ? Quelles exigences va-t-elle s’infliger pensant ainsi répondre aux désirs de chacun ? Et si par malheur, malgré tous ses efforts, l’un d’entre eux est quand même malheureux ! Quelle part de responsabilité cette maman va endosser ?
Je lui ai donc suggéré qu’il était grand temps qu’elle devienne égoïste. Pour cela il va falloir qu’elle accepte que tous ses efforts ne pourront pas satisfaire tout le monde. Car ce qui est bien pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Que tout est contextuel.
Ce jour-là, avec ces personnes-là, dans cet endroit spécifique, des choses n’ont pas marchées. Que ce n’est pas à cause d’elle, mais à cause du contexte. Et que donc, qu’elle soit égoïstement bien ou pas, n’aurait rien changé.
Le retour aux sources
Il va donc falloir réapprendre à ne plus s’obliger. Dans la mesure du possible, avant toutes actions, posez-vous la question suivante : « Est-ce que faire telle ou telle chose, me fait plaisir ? »
Si la réponse est « non », comment faire pour qu’elle le soit en partie. Et si ce n’est définitivement pas possible, alors, imaginez quel cadeau vous allez vous offrir pour compenser ce moment qui ne vous a pas satisfait-e. Quand je parle de cadeau, cela n’implique pas forcément un objet.