Les vœux de bonne année : le problème du souhait
Se souhaiter « la bonne année » a ceci de particulier que le message n’est pas empreint de « religion », mais est universel. Ce moment concerne l’humanité toute entière puisque tous les pays marquent ce moment spécifique qui rythme l’alternance dont l’humain a fondamentalement besoin pour avancer.
L’humain a besoin de repères temporels, comme l’alternance entre le jour et la nuit, entre les saisons, les semaines. Une année qui se termine, une autre qui débute, sont autant de balises dans le temps. Elles lui permettent d’avoir du poids sur son environnement, sur son existence. Ce moment de passage d’une année à l’autre a également la particularité de donner un puissant sentiment d’appartenance à une communauté de plus de 6 milliards d’individus.
Dans nos sociétés, lors des fêtes de fin d’année, on se souhaite tout un tas de choses qu’on espère toujours positives pour celui ou celle qui les reçoit.
Mais pourquoi le fait-on ? et au fond, faut-il absolument le faire ? Ne serait-ce pas un rituel social obligatoire auquel chacun se plie ?
Il existe d’autres types de rituel auxquels on s’astreint comme pleurer et parler positivement du mort lors d’un deuil, ou exprimer de la joie lors d’une naissance ou d’un anniversaire. Pour la majorité d’entre-nous, cela se fait de manière naturelle, mais pour certains, ces moments sociétaux sont vécus comme une contrainte.
Soyons honnête, il y a des tas de personnes à qui vous n’avez pas envie de souhaiter une « bonne » année.
Il y a encore peu de temps, on utilisait une carte pour envoyer ses vœux. Aujourd’hui, on utilise les réseaux sociaux pour s’échanger des vœux plus ou moins sincères et fabriqués par d’autres pour illustrer facilement et sans implications ce que l’on souhaite (ou pas) à l’autre. Cela permet de se « débarrasser » de ce rituel sans culpabilités.
Combien de temps prenez vous réellement pour personnaliser vos vœux ?
Il est vrai qu’il est compliqué de souhaiter quelque chose à quelqu’un sans faire de projection. En effet, on souhaite souvent ce qu’on se souhaite à soi-même. Qui n’a pas envie d’être « heureux », « riche » et en « bonne santé » ? Et c’est plutôt généreux de le faire.
Quand est-il du problème du souhait ?
Le paradoxe du souhait n’est pas tant son côté formel, mais plutôt son informalité. Le souhait implique des choses qu’on ne pourra en aucune façon réaliser pour l’autre. On ne se mouille pas. Ce qu’on souhaite à l’autre ne dépend absolument pas de nous, mais plutôt de la façon dont l’autre mènera sa vie et ce qu’il mettra en œuvre pour y parvenir. Les souhaits tout prêts à l’emploi comme la santé, l’argent, l’amour ne sont jamais reçus comme un fait possible mais comme un espoir, une possibilité, car dépendant de beaucoup trop de circonstances pour être réalisables par une seule personne.
Donc, chaque nouvelle année : non seulement, on vous souhaite des choses (que vous ne voulez pas) mais en plus, on ne vous aide pas à les réaliser.
Alors libérez-vous d’une éventuelle culpabilité lorsque vous donnerez vos souhaits à quelqu’un, faites-le sans affectif ou avec implication, ou de manière totalement neutre.
Comme je le dis souvent dans les souhaits que je formule :