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Les relations entre les parents et la crèche

Comment communiquer au mieux entre toutes les parties

Dans le cade des formations e-learning que je donne aux professionnels des structures de la petite enfance sur la communication entre les parents et eux, je me suis dit qu’il serait bien de vous donner des informations sur le regard que peut porter les éducatrices et éducateurs sur les relations qu’ils arrivent plus ou moins bien à mettre en place avec vous.

Lorsque vous récupérez votre enfant, les professionnels vous transmettent des informations sur ce qu’il a vécu dans sa journée à la crèche. Ce moment de partage quotidien autour de l’enfant définit les bases d’une coéducation. C’est avec ces informations que vous rentrez à la maison avec votre enfant :  A-t-il bien dormi ? Bien mangé ? Quel a été son rythme ? Quel sera probablement son comportement et ses besoins dans la soirée vu la journée qu’il a vécu ? La ou le professionnel, par-delà une information physiologique ou comportementale, tentera également d’apaiser votre appréhension sur le vécu de votre enfant quand il est loin de vous.

C’est la connexion entre les deux univers que l’enfant accueilli en crèche traverse au quotidien : sa crèche et sa famille. Ces moments de passation posent fréquemment des frottements, des soucis de part et d’autres.

Ce qu’une grande partie des gens perçoit des institutions

Dans l’inconscient collectif, les personnes qui travaillent avec des jeunes enfants en lieu d’accueil baignent dans un univers enchanteur, fait de couleurs, d’objets doux et joyeux, de contes merveilleux, dans un cadre idyllique. Pas besoin d’avoir une formation forcément très approfondie pour s’occuper de ces petits êtres. Leurs journées sont simples et sans prises de tête.

Eh oui ! beaucoup de parents culpabilisent de devoir retourner au travail, qui est forcément vécue comme long, fastidieux, parfois même douloureux, et laisser leur enfant à la crèche où il est logique qu’il soit heureux. Du coup, c’est réconfortant de penser que le personnel des crèches passe du bon temps avec son enfant. Et s’ils passent du bon temps, difficile de considérer que c’est un travail harassant.

Les parents ont de la peine à concevoir que leur bébé ou leur tout petit puisse mener la vie dure à ces adultes. En plus ils sont plusieurs, pas comme eux quand ils sont seuls à la maison face aux crises de leur enfant.

Les professionnels vont alors avoir un discours très large sur la socialisation du petit enfant, comment il a vécu sa journée et amortir les moments éprouvants, voire ne pas les évoquer.

La question des transmissions est vaste.  

Que dire, quelles sont les informations pertinentes, à quel moment les communiquer et de quelle manière, à partir de quelles observations ?

Les professionnels des crèches vivent un paradoxe qui tient aux décalages entre les discours et les pratiques. Par exemple, la grande majorité des crèches prônent la volonté de respecter les rythmes individuels des enfants, mais en réalité, tous les moments sont chronométrés. De l’arrivée au départ des enfants, le temps est calculé pour que repas, jeux et soins soient strictement calés avec les horaires des personnels de cuisine et ceux du retour des parents. La contrainte horaire oblige à de multiples ajustements délicats entre les rythmes parfois très irréguliers des enfants et ces temps organisés obligatoires de la journée.

Tous ces professionnels vont également devoir composer avec l’humeur du parent. Ils ont appris à maitriser la leur, à rester bienveillant et à l’écoute en toutes circonstances, à faire passer les messages compliqués en essayant d’y mettre les formes, et parfois, malgré tout ça, le courant ne passe pas entre eux et le parent.

C’est une histoire de feeling. Cela devient alors compliqué pour un parent de mettre son enfant dans les bras de quelqu’un qu’il n’aime pas. Il va y avoir de la défiance des 2 côtés et l’enfant sera transvasé d’un univers à l’autre, imbibé de ces sentiments négatifs. Même si les adultes prennent sur eux et jouent le jeu, ce qui émane d’eux sera perçu par l’enfant.

Certains parents vivent mal le fait que la ou le professionnel soit le séparateur, celle qui sépare le parent de l’enfant. Ils ont besoin d’être rassurés. Il arrive aussi que ces adultes ne partagent pas les mêmes valeurs éducatives, sur les écrans, le sommeil, la motricité libre, la propreté…

Comment dès lors réagir ?

Peut-être en discutant en dehors de ces moments de transmissions. Prendre vraiment un temps de discussion ouverte avec les professionnels de la crèche. Faire peut-être intervenir un tiers médiateur. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas attendre. Il est toujours préférable d’ouvrir le dialogue avec toutes les personnes qui ont en charge l’enfant afin d’anticiper un éventuel conflit entre adultes. Car l’enfant est finalement le médiateur puisque c’est l’intérêt autour de lui qui rassemble.