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Fêtes de Noël sous haute tension

Ce Noël 2020 est celui qui cristallise toutes les tensions et en plus il arrive à la fin de l’année 😊 !

C’est une période particulière car elle est baignée dans une ambiance d’obligation de « bonheur ». Et pas n’importe quel bonheur !

Après cette année 2020 morose et très anxiogène, on a tous besoin d’un peu de répit et d’une bouffée de joie. Seulement voilà, la période de Noël n’est pas forcément synonyme de retrouvailles familiales chaleureuses pour tout le monde. Les multiples repas avec les divers membres des familles traditionnelles, recomposées, séparées, sont les moments préférés de ceux qui ont des comptes à régler.

Il faut tenir compte également que cette période de l’année est soumise à une injonction obligatoire d’être heureux, alimentée par les médias qui d’un côté nous vendent « la magie de Noël » à longueur de film sirupeux ramenant le moment de Noël a une sorte de bonheur parfait et absolu qui n’est atteignable que dans nos souvenirs d’enfance et d’un autre côté, montrent des reportages sur les nécessiteux qui n’ont plus de toit, plus de famille, plus de revenus et qui passent Noël dans la rue, seuls. Le décalage entre la dure réalité de la vie et les vitrines surchargées d’illuminations et de tentations donne le vertige.

On est alors tiraillé entre les envies de se faire plaisir, la culpabilité que d’autres n’auront pas accès à ces mêmes plaisirs et l’appréhension des réunions familiales à répétition qui sont chargées de fatigue et de non-dits.

La nostalgie de l’insouciance

En principe, c’est bien à cette époque de l’enfance que se construisent les souvenirs magiques. Cette magie des fêtes est indissociable de l’enfance. Dès que l’on grandit, cette féerie disparaît évidemment et elle n’existe plus jamais au cours de sa vie. Les enfants vivent leurs croyances sans filtres et sans les remettre en question. C’est bien plus tard que l’on a conscience de la réalité de la vie. L’industrie du film sait parfaitement jouer avec cette corde sensible qui renvoie les adultes à ces précieux instants infantiles où la naïveté a toute sa place, où l’insouciance est le quotidien, où le lendemain n’existe pas encore car seul l’instant présent est vécu totalement. Une fois adulte, on connaît le prix de tout cela et rien n’est magique finalement. Certaines personnes ont du mal à faire le deuil de cette désillusion. Ces images concentrent un degré de nostalgie immense, dont il est difficile de mesurer l’impact qu’elle aura sur vous.

Alors oui, pour certains le COVID sera LE bon prétexte pour ne pas se réunir, ouf !

Ce qu’il se joue dans les liens au moment de Noël

On pourrait se demander ce qui est si compliquer à vivre durant les réunions familiales de fin d’année ?

Tous les ingrédients sont réunis pour que la situation dérape. La fatigue de chacun après avoir couru les magasins jusqu’à la dernière minute pour trouver un cadeau, agendé qui vient quand et quel jour, décoré le sapin, fait les courses et préparés le repas qui se doit d’être festif et spécial…bref…le stress est palpable.

Pour que ce moment soit remarquable, il faut l’organiser et le rendre soi-même remarquable.

Mais, il suffira d’une conversation sur un sujet qui oppose ou l’excitation des enfants qui déborde, d’un mot de travers, d’un geste mal interprété pour que le repas parte en vrille. Ce qui est paradoxal, car en même temps, chacun prend sur lui, essaie d’éviter les sujets qui fâchent, met le point dans sa poche, passe beaucoup de temps à se contenir pour ne pas « gâcher » cette fête de Noël.

Les liens qui unissent tout le monde sont imprégnés de plusieurs choses contradictoires. D’un côté il y a l’amour partagé, le besoin d’être reconnu dans les efforts que l’on fait, les attentions que l’on donne et de l’autre côté il y a l’exaspération de constater que tout ce que vous mettez en œuvre pour que les choses se passent bien, n’est ni vu, ni considéré. Tel un miroir grossissant, la fête sert parfois de révélateur à des tensions ou des jalousies inhérentes à des relations aussi complexes que profondes.

La façon dont les liens sont tricotés entre les parents et les enfants, entre la fratrie, entre la famille élargie, entre beaux-parents et « pièces rapportées », va déterminer les capacités de chacun à absorber les tensions ou au contraire, à vouloir les faire éclater.

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Comment manger la bûche sans s’étouffer ?

Pour profiter des fêtes, je vous conseille de vous conditionner en amont, à ne pas trop attendre des autres. Au plus vos attentes sont fortes et au plus vos déceptions et frustrations le seront également. Tâchez d’éviter de tout prendre à cœur. Soyez prêt à recevoir un cadeau qui ne vous plait pas ou à ce que l’autre n’aime pas le cadeau que vous lui offrez.

Relativisez et essayez d’accepter que vous allez peut-être faire erreurs, juste le temps de ce repas. Il existe des échappatoires momentanées qui vous permettent de mettre une distance entre ce qu’il se passe et vos émotions, histoire de ne pas « péter un câble » trop vite, comme donner un coup de main en cuisine, jouer avec les enfants, s’isoler quelques minutes en prétextant un appel (vive le smartphone pour une fois !).

Et si tout cela est impossible car vos relations familiales sont tendues et compliquées, alors il est plus sain de vous épargner et d’épargner à vos proches, une dispute programmée à l’avance, en n’allant tout simplement pas au réveillon en famille. Il est totalement inutile de s’infliger une quelconque souffrance dans un moment pareil. Pensez à vous et prenez soin de vous !