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« La seule raison d’être d’un être vivant, c’est d’être, c’est-à-dire de maintenir sa structure. » - Henri Laborit « La légende des comportements »

Ce préambule pour expliquer que tous nos comportements sont dictés, au niveau neurobiologique, par notre système nerveux central et notre cerveau qui doit maintenir coûte que coûte notre « structure » (notre corps dans son entièreté), dans un état stable (homéostasie) pour rester en vie.

On va donc sécréter tout un tas d’hormones pour aimer et être aimer. Cela va passer par différentes strates : moléculaire => cellulaire => cérébrale => psychologique => sociale. Même si cela se produit dans ce sens-là, l’influence sociale et psychologique sera déterminante.

On va aimer comme on a été élevé. On va se conformer aux règles sociales, culturelles, cultuelles, éducatives, dans lesquelles on a baigné enfant. On va tendre à satisfaire un besoin primaire par le prisme de notre environnement et être influencé dans nos choix. Dès bébé, on va nous apprendre à « aimer » de manière spécifique pour survivre dans un contexte précis.

L’apprentissage est donc le mécanisme d’ajustement fin qui permet aux processus de séduction d’être spécifiquement adaptés à une culture, à un mode de vie ou dans une histoire familiale particulière. Bref, c’est ce qui fait qu’on n’est pas tous attirés par les mêmes personnes.

Cependant, d’un point de vue purement neurobiologique, l’attirance vers l’autre est dictée par 3 grands systèmes qui seraient mis en place de façon permanente dans notre cerveau pour faciliter la reproduction humaine et donc la transmission de nos gènes :

1) Le désir sexuel : nous rend sensibles à une large gamme de partenaires potentiels pour l’accouplement et motive toute la gamme des comportements de séduction. Il est principalement associé à la testostérone chez les hommes comme chez les femmes.
2) L’amour romantique : lorsque l’on est « amoureux – se », c’est d’abord avec un individu particulier afin d’optimiser nos efforts pour concrétiser l’accouplement. C’est un état caractérisé par un regain d’énergie et une attention soutenue (voire des pensées obsessives) envers la personne aimée. Il impliquerait trois neurotransmetteurs principaux : l’adrénaline, la dopamine et la sérotonine.
3) Le lien d’attachement : liés aux sentiments d’union calme et sereine que l’on éprouve profondément pour quelqu’un. Il aurait subi une évolution, pour permettre aux nouveaux parents de rester ensemble assez longtemps pour mener à terme les tâches parentales indispensables à la survie de la progéniture. Deux hormones seraient spécifiquement impliquées dans la formation de ce lien affectif : la vasopressine et l’ocytocine.

2021, ou comment se dépatouiller avec nos instincts et le COVID

Bon…je ne vais pas vous raconter d’histoires ou vous faire miroiter quoi que ce soit.

Trouver votre âme sœur en pleine période de COVID est quasi mission impossible. J’ai pourtant une patiente qui m’a raconté qu’elle avait réussi à rencontrer quelqu’un en plein confinement. Cet homme était venu avec une équipe d’ouvriers faire une réfection dans son immeuble. Après l’avoir croisé à de multiples reprises, ils se sont lié d’amitié et une chose en amenant une autre, ils ont fini par avoir une relation. Même si cela n’a pas duré, ils ont pris le risque d’aller au-delà de la chappe de restrictions en vigueur.

Car en fait, en plus des peurs véhiculées par les nombreuses années de mise en garde contre toutes sortes de maladies et danger potentiels lors d’une rencontre avec un-e inconnu-e, s’ajoute la peur du COVID.

Foutu me direz-vous ? Pas forcément.

Le cerveau est bien fait. Nos besoins fondamentaux, comme la faim, le sommeil ou faire ses besoins, ne peuvent être ni réprimés, ni inhibés, contrairement au besoin sexuel.

La neuroimagerie fonctionnelle a permis de montrer que de multiples régions cérébrales sont mises à contribution pour conduire à l’émergence du désir sexuel, à sa montée vers l’excitation, puis à l’éventuel passage à l’acte, ainsi qu’à l’existence de 3 mécanismes inhibiteurs, dont les 2 premiers ont pour mission de réfréner la montée de l’excitation sexuelle et le troisième, de « verrouiller » la porte du passage à l’acte. Leur activation jouerait le rôle d’un frein qui ferait obstacle à l’éclosion de comportements inappropriés dans la vie sociale, tels le harcèlement, l’exhibitionnisme, le viol…

En d’autres termes, vous pouvez vous contenir. Chouette, non ?

Ben, non justement…

Les solos (célibataires, veufs, séparés, etc. …) veulent plus que jamais rencontrer LA bonne personne du premier coup. Tout le monde sait que c’est impossible, mais il y a une sorte de précipitation du besoin, de l’envie. Il en va de même pour celles ou ceux qui veulent vivre une histoire d’ordre purement sexuelle. La fréquentation des sites Internet de rencontres a littéralement explosé.

Ce qui est dommage, c’est que tous les sites ne se sont pas forcément adaptés et fonctionnent toujours avec les mêmes logarithmes pour faire « matcher » les gens entre eux. Comme quoi, l’intelligence artificielle est parfois en retard sur la réalité de la vie ! Il vous faudra donc continuer à trier selon les mêmes critères pour trouver, dans le grand catalogue, la personne qui vous conviendra le mieux.

A défaut de pouvoir vous rencontrer tout de suite, vous allez pouvoir jouer et érotiser la communication à distance. Eh oui, la libido est d’abord stimulée par l’imagination ! Laissez de côté vos tabous et peurs, puisque tout est virtuel.

Ecrivez-vous, faite travailler votre fantaisie, offrez-vous la possibilité de vivre un amour platonique si cela vous inspire.

Une mise en garde ultra importante, ne jamais vous mettre en scène et vous publier nu-e à visage découvert. Pour rappel, tout ce qui est sur Internet circule et ne meurt jamais !

Le plus gros problème est : où se rencontrer ?

 Avant il y avait au moins les bars ou les restos. Difficile aujourd’hui d’inviter un-e inconnu-e chez soi, c’est extrêmement intrusif et potentiellement dangereux.

Se retrouver dans un endroit neutre est vraiment compliqué. Il reste dehors, dans un jardin public, si le temps le permet. Aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup de « dating » se font dans les grandes surfaces, ou magasins, seuls lieux accessibles de manière neutre. Comme la majorité de ces derniers sont ouvert, il est intéressant d’inviter sa rencontre dans un lieu qui vous ressemble : une librairie, un magasin de sport, de lingeries, de déco…cela pourrait devenir un bon moyen de faire passer un message sur une partie de votre personnalité.

En conclusion, ne soyez pas pessimistes, les beaux jours reviennent avec le printemps et ils devraient faciliter de nouveau les rencontres dans la vraie vie !